Aymeric Caulay s’intéresse à l’idée qu’une œuvre d’art doit s’emparer de l’espace et du lieu, des activités et systèmes qui lui sont liés. L’activité productrice, le monde de l’entreprise, ce qu’on appelle “l’économie réelle”, est ainsi son champ d’investigation : il s’immerge et explore les processus de production, de l’extraction de la matière jusqu’à sa transformation finale.
Dans le cadre du post-diplôme Les Réalisateurs porté par l’artiste Fabrice Hyber, l’école supérieure des beaux-arts de Nantes Métropole et l’école de management Audencia, Aymeric Caulay s’est introduit à la manière d’un archéologue-anthropologue dans des entreprises qui extraient et transforment l’argile. En rencontrant les personnels, en observant les modes de fonctionnement et les savoir-faire, il a conçu une œuvre qui s’appuie sur l’usage de cette seule matière.
Malgré la taille imposante de l’engin de chantier, c’est bien à un jouet d’enfant qu’on pense face à la sculpture. L’œuvre laisse apparaître les différentes phases que l’artiste a observées : de l’extraction de la terre par tractopelle – la sculpture principale – à la transformation en pâte manufacturée qui constitue le socle.
En affirmant le processus comme principe de réalité pour l’artiste comme pour l’entreprise, Aymeric Caulay place l’art non pas à la marge, mais au coeur de l’activité productrice.