Intervenant sur des supports variés, Flora Moscovici aborde la peinture dans un cheminement et une contemplation de l’environnement qui l’entoure.
Caché au cœur de la ville, le bâtiment des PTT (Postes, télégraphes et téléphones) est livré à la fin des années 1920. Avec son décor en mosaïque, sa façade est l’un des rares témoignages de l’Art déco subsistant à Nantes.
En écho à cet espace, elle réalise au sol une peinture qui dialogue avec les teintes de la façade et sa composition. Elle déploie, comme un tapis qui se déroulerait le long de la pente, un paysage pictural qui s’insère dans la géométrie des pavements tel un reflet de la mosaïque. Utilisant des peintures à base de chaux et de pigments, l’artiste compose de multiples mélanges afin de s’ancrer dans l’espace et d’amener des vibrations colorées et lumineuses.
Conviant les visiteurs à marcher sur la couleur, Flora Moscovici les invite à déambuler pour découvrir cette œuvre aux multiples points de vue. La peinture évolue avec le temps, s’estompant avec l’usage et sous les effets du soleil, de la lune ou de la pluie.
Marquée par la figure du cinéaste nantais Jacques Demy, l’artiste évoque son rapport aux lieux, entre Lola pour le quartier du port de Nantes et Les Demoiselles de Rochefort pour la transformation colorée de la ville. En arpentant la peinture devant ce bâtiment historique, les passants deviennent les acteurs de leur propre rêverie : ils transforment la ville pour produire un nouvel imaginaire.
Parcours de médiation : 7j/7 à 16h et 17h.
RDV place Graslin (parcours incluant le cour Cambronne et la rue de l’Héronnière).
Durée : 20-30 min. Sans réservation et dans la limite des places disponibles.
Flora Moscovici est née en 1985. Elle vit et travaille à Paris.
Elle est représentée par la galerie Pauline Pavec (Paris).
3 questions à l’artiste
Quelle a été votre première impression de Nantes ?
La première fois que je suis allée à Nantes, j’ai trouvé que c’était une ville très ouverte sur le fleuve et puis c’est aussi la ville où j’ai rencontré le premier amoureux de mon frère, donc pour moi c’est vraiment la ville de l’ouverture, elle rime avec « coming out ».
Que signifie pour vous « espace public » ?
L’espace public, c’est un espace qui appartient à toutes et tous et qui n’est à personne, c’est un espace que l’on traverse, que l’on parcourt au quotidien ou pas, mais c’est surtout l’inverse de la propriété privée. Lorsqu’on s’y insère, il faut être conscient qu’on va venir empiéter sur le champ de vision et avoir un impact à la fois individuel et collectif.
Y a-t-il une œuvre, un lieu, une rencontre ou une situation qui nourrit votre projet pour Nantes ?
Peinture Tolérance Toujours, c’est un titre qui m’est venu à la fois parce que j’avais envie et d’inscrire le projet dans les initiales PTT qui rappellent la première fonction du bâtiment mais c’est aussi lié au dernier projet du cinéaste nantais Jacques Demy, qui a beaucoup compté pour moi, qu’il évoque en 1989 : « C’est en repensant à mon enfance et au désir de faire un film léger sur un sujet grave, la tolérance, que j’ai pensé à ce Kobi des tamponneuses. Car le sexisme comme le racisme sont des formes insupportables de l’intolérance. Et même si nous le savons, même si ce discours n’est pas nouveau, il est toujours bon de le redire. »
De la même artiste
Rue de l'Héronnière, Nantes
Comment s'y rendre ?
Parkings à proximité : Parking Médiathèque, Parking Gloriette 2, Parking Graslin, Parking Gloriette 1, Parking Commerce, Parking CHU 1
Transports en commun : Médiathèque, Square Daviais, Copernic - Musées
Vélos en libre service : Médiathèque (n°34), Jean V (n°35), Racine (n°33), Bourse (n°31), Palais De Justice (n°44), Alger (n°36), Delorme (n°12), Duguay Trouin (n°29), Félix Éboué (n°37), Calvaire (n°11)
Œuvre visuelle.