Pour sa grande exposition printemps-été 2023, le Musée d’arts de Nantes explore le caractère profondément humain et sensible de la sculpture hyperréaliste, née aux États-Unis dans les années 1960 dans un contexte de transformation et de crise sociale et politique (guerre du Vietnam, assassinat de J.F. Kennedy, puis premier choc pétrolier).
À l’instar du Pop Art, et après plusieurs décennies d’une scène artistique dominée par l’abstraction, l’hyperréalisme affirme un retour à la figuration, par la représentation sans concession de femmes, d’hommes et d’objets du quotidien.
John DeAndrea et Duane Hanson, sculpteurs pionniers du courant hyperréaliste, s’inscrivent dans les pas précurseurs de George Segal, premier artiste américain à réintégrer, dès les années 1950, la figuration humaine dans ses sculptures de plâtre. Dans la décennie suivante, Hanson et DeAndrea s’emparent de la technique du moulage par empreinte directe sur un modèle pour créer des sculptures d’hommes et de femmes qui nous ressemblent. La fibre de verre et les résines polymères issues des innovations techniques de l’époque deviennent les matériaux nouveaux d’une sculpture peinte, habillée ou accessoirisée pour créer l’illusion du réel.
Depuis les années 1990, l’hyperréalisme connaît un regain inattendu dans l’art contemporain qu’il est opportun de confronter aujourd’hui aux premiers acteurs historiques. Des résonances humaines, sociales et introspectives se dévoilent.
Le Musée d’arts de Nantes est aujourd’hui la seule collection publique française à conserver une sculpture du pionnier de l’hyperréalisme, l’Américain Duane Hanson.
Au-delà d’un état des lieux historique de l’hyperréalisme, l’exposition Hyper sensible. Un regard sur la sculpture hyperréaliste propose de découvrir comment cet art figuratif, méticuleusement réaliste, parvient à rejouer les enjeux historiques de la sculpture et du portrait.
Il est intéressant d’observer comment, dans une société saturée d’images, où la représentation du corps est omniprésente, des artistes s’attachent à placer l’être humain au coeur de leur démarche. Il s’agit bien ici de travailler avec toute sa complexité anthropologique : sa physicalité, son individualité, son esprit mais aussi son statut social, son apparence à travers l’usage d’artifices. La représentation hyperréaliste propose un double, un miroir, un support de projection provoquant une rencontre singulière entre le visiteur-regardeur et la figuresculpture regardée, entre émotion et fascination, entre identification et rejet.
Alors même que la dimension artistique de la sculpture hyperréaliste a pu faire controverse (comme auparavant avec la photographie), la fascination qu’elle exerce demeure extrêmement puissante.
Comment rendre visible l’invisible ? Comment représenter l’impalpable ? Où se situe véritablement l’oeuvre d’art ? Il s’agit autant de questionner le fondement de cette pratique artistique que d’examiner son existence par une approche sensible. Pourquoi le regard, au-delà de l’attrait pour la prouesse technique de la réalisation, est-il aussi fortement troublé ? Comment représenter le réel au point de le confondre peut-il engager le corps et les émotions du spectateur ?
Si ce n’était son absolue immobilité, ne serait-ce pas ici une forme d’art vivant, à l’instar du théâtre qui, nous plaçant à distance de nous-mêmes, permet de nous regarder autrement ?
À travers un ensemble d’une trentaine de sculptures, l’exposition propose une expérience invitant le visiteur à questionner son regard sur ce qui lui ressemble tant, à s’interroger sur les effets et la puissance de ces oeuvres d’art, comme sur la place de chacun en tant que regardeur.
Les oeuvres exposées, dont certaines inédites, sont issues de collections publiques et privées, de prêts des artistes ou de leur galerie en France et à l’international. L’ensemble est présenté en trois sections destinées à déplier les possibilités de cette approche sensible. Les matériaux traditionnels (terre-cuite, bronze), comme ceux issus des innovations en chimie de synthèse (fibre de verre, résines polymères et silicone), sont tous mis à contribution pour déployer un étrange et émouvant miroir sculpté, reflet sensible de notre humanité.
Les artistes exposés
Gilles Barbier (1965, né à Vanuatu, vit à Marseille)
Berlinde De Bruyckere (1964, née à Gand, Belgique)
John DeAndrea (1941, né à Denver, vit à Loveland, CL, États-Unis)
Daniel Firman (1966, né à Bron en France, vit à Bordeaux et New York, États-Unis)
Duane Hanson (1925, Alexandria, MN – 1996, Boca Raton, FL, États-Unis)
Sam Jinks (1973, né à Bendigo, vit à Melbourne, Australie)
Tony Matelli (1971, né à Chicago, vit à New York, États-Unis)
Saana Murtti (1974, née et vit à Helsinki, Finlande)
Evan Penny (1953, né en Afrique du Sud, vit à Toronto, Canada)
Marc Sijan (1946, né en Serbie, vit à Milwaukee, WI, États-Unis)
Tip Toland (1950, née à Pottstown, PA, vit à Vaughn, WA, États-Unis)
Commissariat général : Sophie Lévy, directrice-conservatrice du Musée d’arts de Nantes
Commissariat scientifique : Katell Jaffrès, responsable art contemporain du Musée d’arts de Nantes,
assistée de Salomé Van Eynde, assistante des expositions du Musée d’arts de Nantes
10 Rue Georges Clemenceau, Nantes
Comment s'y rendre ?
Parkings à proximité : Parking Château, Parking Cathédrale, Parking Gare Château
Transports en commun : Trébuchet, Foch-Cathédrale, St-Clément
Vélos en libre service : Foch (n°32), Jardin Des Plantes (n°63), Saint Clément (n°64), Duchesse Anne (n°49), Gare De Nantes Nord (n°60), Verdun (n°48), Strasbourg (n°3), Gare De Nantes Nord 2 (n°62), Lieu Unique (n°61), Cours Sully (n°65)
T. 02 51 17 45 00
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Fermé aujourd‘hui
Fermé le mardi sauf en juillet / août.
Fermeture exceptionnelle le 1er mai.
Dernière entrée 30 minutes avant la fermeture du musée.
Évacuation des salles d’exposition 20 minutes avant la fermeture.
Gratuit pour les porteurs du PASS Nantes
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Avantage pour les porteurs du Pass Nantes : accès gratuit + tarif réduit pour les visites guidées et les visites conférences.
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4€ réduit - Réservation recommandée
Gratuit les 1ers dimanches de chaque mois, hors juillet et août.
Gratuit lors de la nocturne hebdomadaire, chaque jeudi de 19h à 21h.
Gratuit pour les - de 18 ans, les personnes en situation de handicap et leur accompagnant, les demandeurs d’emploi et les bénéficiaires de minima sociaux, les détenteurs de Carte Blanche, les détenteurs d’un Pass Musées annuel.
Pass Musées : 15 € (valable un an de date à date dans les 5 musées métropolitains).
L’entrée du Musée d’art est accessible via des ascenseurs ou via un escalier en pierre d’une dizaine de marches.
Œuvres uniquement visuelles.
Il s’agit d’un exposition proposant des œuvres très réalistes pouvant surprendre certains publics.
Un livret FALC est disponible sur l’exposition.
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