Exposition
Dispensaire Jean-V
Aurarium
Jenna Kaës
28 Juin — 31 Août 2025

Pour Le Voyage à Nantes 2025, Jenna Kaës transforme l’ancien dispensaire Jean-V du musée Dobrée en reliquaire contemporain.

Le dispensaire Jean-V est un rare témoin de l’architecture hospitalière du début du 20e siècle. Construit entre 1903 et 1906 pour accueillir et soigner les malades de la tuberculose, il concrétise les volontés philanthropiques de Thomas Dobrée, mécène et collectionneur nantais dont l’héritage a permis la création du musée Dobrée. Son architecture, pensée pour le soin et la convalescence, s’organise autour d’un hall central baigné de lumière, distribuant symétriquement différentes salles.

Aujourd’hui, ce lieu marqué par la mémoire médicale devient l’écrin d’un projet artistique porté par Jenna Kaës. Artiste-designer, elle explore les formes contemporaines du mysticisme et la matérialisation du spirituel, au moyen de matériaux tels que le métal, le verre ou le textile. Son travail interroge l’invisible, la mémoire et les symboles.

Pour Le Voyage à Nantes 2025, elle transforme le dispensaire en reliquaire contemporain. Dans une mise en scène proche du diorama, chaque salle devient une capsule narrative où s’entrelacent objets historiques et créations nouvelles. Le hall central, investi d’un ensemble lumineux, agit comme un cœur irradiant, autour duquel se déploient ces scènes suspendues entre soin, spiritualité et fiction.

L’artiste instaure un dialogue entre passé et présent, entre vestiges médicaux et résonances mystiques, donnant à l’architecture une respiration nouvelle – à la fois tangible et poétique.

Jena Kaës est née en 1987 à Saverne. Elle vit et travaille à Paris.

Remerciements au Département de Loire-Atlantique, propriétaire du bâtiment, pour l’accueil et le prêt d’objets d’art issus des collections du musée Dobrée.

3 questions à l’artiste

Quelle a été votre première impression de Nantes ?
J’ai été frappé par la richesse des détails ornementaux et des bestiaires dissimulés, que l’on remarque en prêtant une attention particulière. On a l’impression que la pierre raconte des histoires multiples, comme si chaque sculpture ou façade était le début d’un récit. C’est un peu comme un jeu de piste, invitant chacun à écrire sa propre narration à partir de détails cachés.

Que signifie pour vous « espace public » ?
L’espace public appartient à tous, c’est un lieu dont chacun peut s’emparer afin de le réinventer mentalement . Qu’il s’agisse de la place que l’on traverse tous les jours ou de la ruelle qu’on découvre au détour d’une balade.
Il est en perpétuel mouvement, et c’est dans cette fluidité qu’il invite à voir le monde avec des perspectives toujours renouvelées.

Y a-t-il une œuvre, un lieu, une rencontre ou une situation qui nourrit votre projet pour Nantes ? 
Le cardiographe d’Anne de Bretagne, un objet qui m’a toujours fasciné, a acquis une signification particulière pour mon projet après l’avoir découvert de près au Musée Dobrée. Le passage Pommeraye, avec ses appliques lumineuses illustrant Méphistophélès, m’a profondément marqué et a inspiré plusieurs éléments d’Aurarium. Enfin, la présence discrète mais omniprésente de chimères, gargouilles et mascarons, notamment sur la façade du château, a largement alimenté une partie des productions.

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