ARCHIVE
Édition 2019
Blockhaus DY10
Hooror Hits
MALACHI FARRELL

Les installations de Malachi Farrell immergent le spectateur dans des chorégraphies lumineuses et sonores faites de machines et d’objets articulés. Artiste engagé, Farrell dénonce un monde soumis à la standardisation et qui se livre à son autodestruction programmée.

La machine est l’acteur principal de petites saynètes dans lesquelles le public se retrouve impliqué et bousculé. Malachi Farrell propose une exposition faite de récents hits, invitant à une plongée dans un univers drôle et dérangeant, parodiant l’horreur sociétal contemporaine. À chacun de leurs passages, les visiteurs sont ainsi cernés par ses Dancing cameras. Installées initialement en pleine rue dans une cité de région parisienne, celles-ci dénoncent une société de surveillance dont les instruments de protection n’hésitent pas à tirer de manière aléatoire sur les passants. Dans Obsolescence, nous assistons à la condamnation unanime d’un livre, par un public hilare et méprisant, étant admis que l’obsolescence programmée de cet objet ne peut l’autoriser à vivre plus longtemps. Charmeur de serpents fait danser de manière synchronisée des armes qui, par l’envoûte-ment des sons d’un pungi (clarinette des charmeurs de serpents), sont comme hypnotisées et rendues inoffensives. Enfin, Strange Fruit soulève des questions sociales, politiques, identitaires et territoriales. L’expression, issue d’un poème d’Abel Meeropol écrit en 1937, compte parmi les réquisitoires artistiques les plus célèbres contre les lynchages pratiqués dans le sud des États-Unis. Aux paroles parodiées de She loves you des beatles se superpose la vision d’une société violente qui n’hésite pas à pendre les hommes.

MALACHI FARRELL EST NÉ EN 1970. IL VIT ET TRAVAILLE À MALAKOFF.