Vivant à Cape Town en Afrique du Sud d’où il est originaire, James Webb est un artiste dont les mediums de prédilection sont les matières textuelle et sonore et dont le travail repose souvent sur un processus collaboratif.
Ce titre énigmatique fait référence à la 9e muse de la mythologie grecque, Uranie “la Céleste”, qui manque d’ailleurs à l’ensemble de muses qui coiffe le fronton du théâtre. Une syzygie est aussi un terme utilisé en astronomie pour qualifier une situation dans laquelle au moins trois objets célestes sont en conjonction linéaire. C’est également le terme adopté par Carl Jung pour désigner son concept de réunion de couples de contraires.
Sonder l’âme du bâtiment : telle est la quête qu’a choisi de mener James Webb.
Il a invité différents experts à visiter le théâtre et à “lire” l’espace à l’aune de leur discipline propre. Un architecte, un astrologue, un historien, un régisseur, un médium et un psychologue ont librement déambulé, livrant leurs de vue, questions et projections sur le bâtiment. Ces enregistrements ont ensuite été confiés au dramaturge Louis Viljoen, qui, en connivence avec l’artiste, a créé un scénario à même de personnifier le théâtre.
Les voix – mixées à différents sons du bâtiment (l’orchestre qui s’accorde, le silence nocturne, les chanteurs qui répètent, etc.) – sont diffusées en différents points, enveloppant le visiteur. Transformé en un environnement “psycho-architectural”, le théâtre Graslin évoque son passé, son présent et son avenir, donnant au visiteur l’impression de l’entendre rêver.