Le visiteur est d’abord accueilli par un autoportrait filmé de l’artiste, comme pour faire connaissance.
Ce n’est qu’après cette rencontre physique qu’il pénètre les méandres intérieurs de l’artiste.
Quatre écrans épousent l’architecture du lieu.
En quatre montages, réalisés spécialement pour l’exposition, c’est une plongée dans 45 années de pratique.
On y trouve toutes les figures qui font la singularité et la beauté du travail d’Ange Leccia : l’omniprésence de l’eau, des images comme des souvenirs de sa jeunesse corse ; les explosions, tempêtes, orages et déferlantes qui illustrent sa sensibilité à fleur de peau ; des images télévisuelles retravaillées dans lesquelles la gravité intérieure rejoint la gravité du monde (en contraste, sans cesse, la beauté du monde naturel) ; les jeunes filles ou l’adolescence comme l’état de création artistique de tous les possibles mais où l’on se sent perdu face à l’inconnu ; la pop music et les tubes qui souvent collent au souvenir d’un fort sentiment.
Enfin, c’est évidemment la mer qui clôt cette exposition introspective. Ou plutôt trois mers, l’une filmée en Super 8, l’autre en DVCAM, la dernière en HD. Car la pratique d’Ange Leccia est aussi un voyage dans l’histoire de la captation vidéo. De la même manière que chaque vague est unique, chaque qualité d’image raconte une histoire différente.