Le voyage en hiver
Place du Bouffay
Mon Manège éternel
Quentin Faucompré

Quentin Faucompré propose une relecture audacieuse du traditionnel manège de la place du Bouffay. Métamorphosant le mini-grand huit en une chenille des neiges, il crée une œuvre captivante qui nous transporte dans un univers hivernal pas tout à fait comme les autres…

Mon Manège éternel revêt des formes mutantes avec des bonshommes de neige à six têtes, un monstre du Loch Ness de neige, un chalet mystérieux ou une fusée-carotte. Toutes ces formes ubuesques et étranges ne sont pas sans évoquer l’abondance et un certain désir aveugle de surproduction et de surconsommation, nous rappelant l’emprise du consumérisme, surtout pendant cette période de fin d’année.

Mon manège éternel, Quentin Faucompré

Pour cette œuvre, Quentin Faucompré puise dans les codes esthétiques de la fête foraine. Tous concourent à amplifier cette ritournelle entêtante de la boucle et d’un éternel recommencement face à une croissance supposée infinie. In girum imus nocte et consumimur igni (« Nous tournons dans la nuit et nous sommes consumés par le feu »), dixit Guy Debord, paraphrasant le palindrome latin de Virgile.

Mon Manège éternel s’inscrit plus largement dans l’histoire foraine, avec pour toile de fond le progrès et la conquête spatiale. Il y a un siècle, les décors du célèbre parc d’attractions Luna Park ont été inspirés de la littérature de science-fiction, dont De la Terre à la Lune de Jules Verne, qui a lui-même inspiré Le Voyage dans la Lune de Georges Méliès dont Quentin Faucompré détourne le célèbre visuel pour la section montante du manège, tout en restant dans le registre burlesque du réalisateur. La boucle est bouclée. À contrepied des stratégies de divertissement induites par les attractions foraines, Quentin Faucompré propose une aventure tragicomique à l’ère de la fonte des glaces, qui fera assurément tourner les têtes.

Mon Manège éternel, Quentin Faucompré, Le Voyage en hiver 2023

Spécificités techniques :
Manège, sculptures en polystyrène, résine, métal, peinture, bâches imprimées, bois, cabochons lumineux.

Quentin Faucompré est né en 1979 à Saint-Nazaire. Il vit et travaille à Nantes et Paris.

Quentin Faucompré n’aime pas les carcans, il mène de front expositions, publications et performances, où le dessin est l’élément central. « Avec un humour acide, il pervertit les symboles et avance caché, apprivoisant la violence latente des rituels qu’il met en scène par la ligne fluide de son dessin. »
(Eva Prouteau)

Témoignant d’une curiosité toute particulière pour le travail de ses contemporains, il multiplie les projets et les collaborations, court-circuitant les genres, qu’il s’agisse de happening ou de bande dessinée, en passant par la vidéo et les interventions urbaines. Il a publié une quinzaine de livres, dont Hunting, Fishing, Nature and Traditions (éditions Requins Marteaux, 2006), La Recette des parents (avec Martin Page, éditions du Rouergue, 2016), La Stratégie du sandwich (éditions Requins Marteaux, 2018).

Le Noël de Quentin Faucompré

Que représentent pour vous les fêtes de fin d’année ?
La neige, les forêts de sapins non découpés, la montagne, ma famille originaire de Franche-Comté.

Avez-vous un/des rituels particuliers ?
Envoyer un SMS à la femme à la bûche.

Selon vous, en quoi Le Voyage en hiver s’inscrit dans ces traditions ?

Remplacer Hanouna par la mère Noël, ce serait effectivement un joli conte de Noël.

Comment vos œuvres s’inscrivent dans ce contexte particulier ?
Elles puisent dans les trois questions/réponses précédentes, oui.

Êtes-vous pour ou contre les films de Noël ? Ouvrez-vous les cadeaux le soir du 24 ou le matin du 25 ? Bûche pâtissière ou bûche glacée ?
Pour les films de Noël, je ne sais pas. Pour les cadeaux, les deux options me vont.
Pour la bûche, ma gourmandise veut que j’aime autant la pâtissière que la glacée.

MUSIQUE : CHANTS TRADITIONNELS DE NOËL, MAMI CHAN.

Remerciements à la Commune libre du Bouffay.